"Les impasses, les grands espaces, mes bras connaissent"

"A l'avenir, laisse venir, laisse le vent du soir décider"

mardi 29 mars 2011

Weekend à Wu Yuan


Jeudi après midi, au milieu d’une longue journée de travail, le portable sonne, deux places sont dispo pour un  voyage dans la campagne chinoise, je ne pouvais refuser. 
Vendredi soir donc, après une peu harassante journée de travail, moi-même et Thomas mon colloc flamand partions à l’assaut de l’intérieur des terres au cœur de la « vraie » Chine.



C’est donc tout naturellement muni de bières et d’un amas de nourriture que nous montions sur le coup de 21heures dans un bus composé uniquement de chinois.  Se présenter devant le bus dans la langue locale, converser avec nos nouveaux compagnons de route, trouver du ravitaillement sur les aires d’autoroute chinoises et tenter de dormir quelques heures, telles furent nos missions durant les sept heures de route, alors que nous nous enfoncions dans les entrailles du géant asiatique.


Arrivé à quatre heures dans un bled isolé nous pouvons encore nous reposer quelques temps, en fait le temps que l’endroit du petit déj’ ouvre. Du pain chinois,  quelques légumes, brossage de dents à quarante dans une cour alors que le soleil commençait tout juste sa lente course. 

Première étape promenade autour d’un village chinois et surtout découverte de celles qui seront nos partenaires durant le weekend entier, j’ai nommé ces fleurs jaunes, the rape flowers, ouvertement les fleurs du viol, bien que l’on ne possède toujours pas d’explications sur cette appellation.



Mais l’heure de la rando n’avait pas encore sonné, après un nouveau trajet en bus nous arrivions au départ, un trajet de quatre heures, par montagnes et vallées, au bord des cascades. Le plaisir de la marche en pleine nature revint dans ma veine, une vraie sensation de plénitude à mesure que nos poumons goûtaient à nouveau à l’air frais. Particularité agaçante de la rando en Chine, certains se promènent avec des haut-parleurs, passant tantôt les quatre saisons tantôt de la musique chinoise alors que nous n’aspirions qu’au son de la nature. Malgré tout une marche salavtrice pour nos membres et notre bien être. 


Quelque temps plus tard, nous arrivions dans une vallée somptueuse, uniquement des champs de thé et de fleurs (ils produisent de l’huile avec) et un village d’agriculteur isolé au bout de celle-ci. Une vie semblant paisible, hors du monde, hors du temps. Le village est tranquille, deux viellards discutent sur un banc à l’ombre d’une maison, un homme tisse un panier au frais dans son atelier, quelques femmes reviennent des champs leur récolte sur le dos tandis que les enfants jouent au milieu des poules et des chiens errants.

Après ces instants magiques, dur de repartir, mais la suite s’annonçait également des plus belle. Après une autre heure de marche, toujours en tee-shirt, le temps s’y prêtant largement, notre village de destination, perdu au milieu des montagnes nous tendait enfin les bras. Le bonheur, la vie simple tout autour, la fraicheur du soir arrivant tandis que chacun vaquait à son destin, petit ou grand. Un apéritif s’imposa sur le toit de l’hôtel, être bien vivant et savourer chaque secondes, entouré de nos aimables hôtes.

17H30, l’heure d’un repas bien mérité arriva, un poulet et un poisson entier, des rape flowers, légumes, viandes, riz un vrai festin. Le premier verre d’alcool de riz de la soirée arriva en tant que digestif. Quelques chinois motivés plus tard, nous étions parti pour une « tournée des bars », nom prétentieux alors que deux petits pubs se chargeaient d’égailler la vie locale.  Les parties de dés s’enchainèrent, alors que dans l’arrière salle les cartes chinoises régnaient en maître. Après quelques verres d’alcool de riz, une vingtaine d’habitants du village (la nouvelle avait du se répandre) vinrent nous trouver simplement pour nous voir, nous les deux blancs becs et nous lancer un « hello » étant le seul mot anglais qu’ils devaient connaître.


























Passant les détails de la nuit, nous nous réveillèrent aux aurores pour un petit déjeuner similaire à celui de la veille mais agrémenté de cacahuètes.  Un problème logistique survint et il fut le bienvenu. En effet, à défaut de bus nous nous tassèrent à quinze dans la remorque d’un camion et nous voila parti sur les sinueuses routes de montagne. Sous les exclamations des chinois que nous croisions et avec l’adrénaline du moment. Arrivés au point de vue, on aurait bien repris un tour gratuit. Quelques cartes magnétiques et empreintes digitales plus tard, nous voila dominant la vallée couleur or avec pour instruction de rejoindre le village en aval une heure plus tard. A défaut de nous fatiguer, deux motos se chargèrent de notre trajet, que demande le peuple !




Après un dernier repas typique de la région, quelques longues discussions aux accents d’aventure et un moment de détente au bord de la rivière vint l’heure du retour à la civilisation.


C’est le cœur serein et l’esprit d’attaque que nous rejoignîmes la mégalopole dorée.


"Il m'aura fallu faucher les blés
Apprendre à manier la fourche
Pour retrouver le vrai
Faire table rase du passé"

dimanche 13 mars 2011

Un dimanche à Tchernobyl




Après un weekend chargé comme à son habitude, il était temps de lui donner un peu d’utilité. Nous partîmes donc sur la route de la vieille ville, avec une grande escale prévue au marché animalier. Autant dire qu’il ne fallait pas s’attendre aux classiques animaleries que l’on trouve en Europe ! Sur quelques ruelles étroites, les étalages de lapins, chats, criquets, poissons, salamandres, tortues et autres bizarreries s’imposent comme ils peuvent au milieu de la foule dense. 



Le système de marchandage est bien sur en application, de quoi promettre quelques belles discussions autour de la calculatrice. D’un rayon à l’autre, le fond sonore varie à mesure de nos pas, mais entre les cris de perruches et les grincements des criquets, mon cœur balance toujours.


On se décide donc pour une bestiole silencieuse, deux poissons que l’on nomme yin et yang. Nos compagnons et un aquarium sous les bras, on continue notre route au cœur de la vieille ville.




C’est ici le Shanghai qui pousse, le Shanghai qui gronde, le Shanghai  qui vit. Le commerce est roi, mais ici il n’est pas pour les touristes, il n’y a plus d’artifice. Le poisson est découpé dans la rue, teignant les caniveaux d’un long ruisseau sanglant, les poulets sont pendus le long des fils supportant déjà le linge. Enfants et animaux vivent paisiblement au milieu du marasme, dans leur univers quotidien.





























La première chose en arrivant à la maison fut de fixer les règles, les paris sont lancés sur la durée de vie de nos nouveaux compagnons. Triche, mises et funérailles : tout est déjà organisé !  




"En moi gronde une ville
Grouille la foule dessaoulée
Ses envies au hachoir"

samedi 5 mars 2011

Des défilés

Dieu que le temps passe vite.

 Cette semaine j’étais malade, une sorte d’angine, j’avais l’air fin lorsqu’il s’agissait décrocher le combiné au boulot. Une voix proche de cinquantes années au cigare / whisky. Les jours s’écoulent à une vitesse TGVesque. J’ai bien trouvé le rythme entre le boulot, travailler sur mon mémoire et bien sur les activitéds plus agréables que me propose la ville.

Un dîner Shanghaien l’autre soir, avec un collègue et des chinois bossant dans la même tour de verre. Ce fut divin… et sucré. Poisson, viandes, légumes tout avait un aspect de dessert en bouche. Encore une fois on s’en tire pour vraiment pas cher, de quoi s’offrir quelques tournées de Tsintao dans le bar d’à côté.

La découverte du fake market. Nous avons une de ces antres d’Ali Baba à un quart d’heure de la maison. Un immeuble sur quatre étages, dans lequel se chevauchent des dizaines d’échoppes. On y retrouve toutes les marques les plus connus, le souci du détail en plus. Tout peut s’y trouver, du couteau suisse au polo Ralph Lauren.  On entre, on choisit son article et vient l’épreuve de la calculatrice. Il faut rester fort, ne rien lâcher et finalement on s’en tire pas mal. Je négocie de belles chaussures à 10 euros, je crois qu’un jour j’y ferai un tour plus conséquent. Il y a de bonnes affaires, mais il faut avoir l’âme négociatrice.


What else ? Quelques soirées, quelques numéros supplémentaires sur mon portable, une première visite au medical center, quelques boîtes écumées, quelques kilogrammes de raviolis 
et nouilles ingérés…



«  700 millions de petits chinois et moi et moi et moi, j’y pense et puis j’oublie, c’est la vie c’est la vie… »


Allez, il est l’heure pour nous d’aller tester la scène jazz locale, bonne soirée, même si pour vous le déjeuner s’achève !

Qui êtes-vous ?

Blog Suède: http://etienne-a-umea.hautetfort.com/ Autre activité culturelle: www.monsieurbashung.com